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Mais pourquoi tant de voyages ?

Article 2/5 issu de ma série sur le thème "Le voyage et moi... toute une histoire ! ", dans laquelle je décrypte tous les petits signes et raisons qui font de moi la passionnée de voyage que je suis aujourd'hui. Étais-je née pour voyager ? Pour quoi je voyage autant ? Quel est mon mode de voyage ? Pourquoi je ne lâche plus mon appareil photo ? Comment j'apprends à voyager responsable ? Quelle place vais-je donner au voyage à 30 ans ?

Autant de réflexions personnelles que je dévoile sur mon histoire, sur les pensées d'une éternelle rêveuse ou encore sur les prémices d'une ouverture à un mode de vie différent.

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Cela fait aujourd’hui plus de 10 ans que j’ai réalisé mon premier voyage au long cours seule en Angleterre, que je considère comme celui qui m’a ouvert la voie sur une vie rythmée en priorité par mes envies d’ailleurs. Il est plus que temps que je transcrive par écrit tout ce que je ressens lorsque je me pose la question « pourquoi je voyage » ? Cela aurait été drôle de faire un point semblable année après année car je suis sûre que ma réflexion a énormément changé en 10 ans, de la même façon qu’elle continuera à évoluer à l’avenir.

Cette réflexion m’a demandé d’aller chercher loin au fond de moi-même, d’exprimer et dévoiler mes sentiments cachés -chose clairement pas aisée, mais cela m’a fait du bien et je ne suis presque pas gênée d’avoir écrit tout ce pavé..! Décidément l’écriture est un des meilleurs baumes au cœur qui soit et c’est elle qui ira toucher le lecteur en plein cœur, ou pas… En plus cet article fut l’occasion de lire et de me laisser inspirer par d’autres sites et blogs qui traitent de ce sujet et c’était juste vibrant de se sentir connectés par le même état d’esprit avec beaucoup :-)

Je voyage pour assouvir ma curiosité

Grande curieuse de l’environnement qui m’entoure, j’ai toujours été fascinée par la magie de la vie et l’intelligence de l’être humain. Le voyage est un excellent moyen d’en témoigner, tout particulièrement selon moi à travers les richesses naturelles, architecturales et culturelles de la Terre. Le monde est à la fois si petit et si grand, si moderne et si vieux, si simpliste et si étonnant… Il jouit d’une incroyable diversité de paysages, de monuments et de traditions. J’aime parfois trouver des similitudes entre deux pays pourtant géographiquement éloignés, et parfois me rendre compte qu’un peuple peut avoir une façon de vivre diamétralement opposée à la mienne. Il existe autant de façons de penser qu’il n’y a d’habitants sur terre, 7 milliards ça fait beaucoup de possibilités… Partir hors de chez moi pour découvrir, comprendre et apprendre toujours plus est un moteur de joie intense. J’adore contempler des heures un paysage grandiose, admirer la prouesse historique technique ou créative d’un monument, vivre les coutumes d’un peuple à travers le chant et la danse, m’immiscer quelques instants dans une façon de penser éloignée de ma réalité...

 

Le voyage est véritablement l’une des meilleures formations que l’on puisse se donner de vivre. Il nous apporte tout d’abord un lot considérable de connaissances qui enrichissent notre culture générale. Il peut également nous amener à développer notre intelligence linguistique grâce à l’apprentissage de la langue locale ou de l’anglais universel. Mais encore plus que tout, le voyage développe considérablement l’intelligence émotionnelle. On apprend à se confronter à d’autres réalités parfois bien différentes de la nôtre, et on change simplement sa vision sur le monde. On apprend à être plus ouvert, on juge moins son prochain, et on finit par relativiser sur notre vie à nous. En bref, on apprend qu'il n'y a pas une vision unique du monde mais une multiplicité de points de vue, et c’est bien cela qui rend la vie si trépidante !

En voyageant beaucoup il devient plus naturel de se sentir non seulement français mais surtout citoyen du monde, car malgré toutes les différences et façons de faire et de penser de ces 7 milliards de personnes, nous sommes tous humains avec des besoins et valeurs primaires qui sont les mêmes, et on partage tous la même planète. On a ainsi tendance à appréhender les problématiques de la vie à une plus grande échelle internationale, plutôt que de rester focalisé sur son petit monde bien local. Comment ne pas valoriser et se sentir concernés par le respect et la tolérance envers autrui, la paix entre les peuples, la protection de l’environnement, le retour à la simplicité, après avoir été témoins de la beauté et de la déchéance du monde d’un peu plus près ?

Je voyage pour expérimenter.

J’ai un credo assez simple qui guide ma façon d’appréhender mon quotidien et mes voyages : « vivre 1001 vies en 1 », c’est-à-dire vivre le plus d’expériences différentes possibles, et éviter de refaire 2 fois la même trop souvent car il y en a beaucoup trop à tester ! Cette vision est omniprésente dans les petits rien qui composent mon existence, cela va du simple fait que je n’aime pas manger 2 fois la même chose la même semaine, jusqu’au fait que je retourne rarement au même endroit plus d’une fois quand je voyage, juste parce qu’il y a bien trop de lieux à découvrir sur terre et que je n’ai pas de temps et d’argent en illimité. Fan inconditionnelle du mot « diversité » et de sa symbolique pour tous les thèmes qu’elle amène à toucher, j’ai un besoin irrémédiable de la savourer de manière régulière.

 

Aux quatre coins de la terre l’homme a su créer de chouettes merveilles qui nous font passer par toute la palette d’émotions qu’un être humain peut ressentir (joie, admiration, étonnement, adrénaline, compassion, plénitude…). Mon envie est simple : expérimenter le plus de choses possibles jusqu’à ma mort. Cela amène l’idée de « bucket list » que je me suis amusée à établir il y a quelque temps, avec mon arbre à souhaits et mon mur des expériences réalisées. Parmi ces expériences il y a celles clichés qui font rêver une grande majorité de personnes, et il y en a d’autres plus insolites qui viennent à nous sans qu’on ne les cherche vraiment… J’essaye donc autant que je peux d’en inclure à chaque voyage pour rendre celui-ci chaque fois plus magique !

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Je voyage pour me construire et me trouver

Ayant commencé à partir de 18 ans, le voyage m’a accompagné dans ma construction en tant que jeune femme indépendante, pour me sortir de mon adolescence intérieurement mouvementée et devenir une adulte plus sereine et en accord avec mes valeurs et mes envies.

Je parlais juste avant du voyage comme une excellente formation, car il nous aide aussi à grandir, tester nos forces et faiblesses, se découvrir des capacités insoupçonnées, nous surpasser, trouver notre chemin de vie, ou simplement devenir une bonne personne... Se retrouver dans un environnement nouveau, baigner dans une langue étrangère, chercher un travail, renoncer au confort matériel… chacun est un défi qui a tant de choses positives à nous apporter en retour. Le voyage au long cours s’accompagne souvent par un travail sur soi et d’une prise de conscience, volontaires ou inattendus, mais qui dans tous les cas nous transforment. C’est vrai, il y a dans le voyage une importante dimension psychologique très intéressante à analyser. Parmi ses apports, Il y a les acquis que l’on n’avait pas forcément cherchés et qui s’imposent inévitablement à nous (on s’en rend compte souvent une fois rentrés, de retour dans nos habitudes passées ; et il y a les changements que l’on visait déjà en partant en voyage. Quoi qu’il en soit, il me paraît intéressant de garder chaque jour cette idée d’évolution en tête, rester ouvert face à ces aléas qui nous rencontrent, et garder un caractère actif pour avancer et devenir la meilleure version de soi-même.

 

Personnellement, le voyage m'a donné une confiance et une estime de moi-même qui m'ont aidée à devenir autonome et débrouillarde, déterminée et persévérante. Je m’accepte mieux, je suis fière de ma différence, et j’attache moins de crédit au regard des autres, celui-là qui me chamboule tant. J’ai appris (et apprends toujours) à écouter mon cœur et à suivre mes envies, à freiner mes peurs pour entrevoir les bons côtés de l’incertitude, à accepter que les bons moments aient toujours une fin pour laisser place à d’autres, et à avoir confiance en l’avenir. C’est comme une nouvelle philosophie qui me guide et que j’essaye d’appliquer le plus possible même s’il y a forcément des jours sans. Ainsi, j’ai aujourd’hui davantage un tempérament à vivre dans le présent –ou bien le futur très proche. J’adore m’amuser comme une enfant et je m’octroie régulièrement des petits plaisirs qui me remplissent de joie, avec comme domaines de prédilection : la bonne cuisine et les billets d’avion/l’essence, pour les escapades à droite à gauche !). Je ressens aussi le besoin d’authenticité et de simplicité dans tous les domaines de ma vie. Ma recherche de carrière est guidée par un fort désir de faire un travail qui me passionne et non par l’argent qu’il rapporte. Je tends de plus en plus vers un mode de vie minimaliste sous la devise du « moins mais mieux ». J’ai toujours été parcimonieuse dans mon utilisation des petits riens du quotidien, mais de plus en plus je veux me débarrasser du superflu et ne garder que l’essentiel. Vivre mon quotidien dans un petit cocon douillet avec juste ce qu’il faut pour être bien, et partir ailleurs de temps en temps quand j’ai envie de plus. Cette quête n’est pas vraiment pas facile pour quelqu’un qui adore garder ses souvenirs d’enfance ou bien des affaires « au cas où » par exemple, il m’a fallu et il me faudra encore passer par plusieurs phases de tri. Et ne parlons pas du sac de voyage pour lequel je n’ai pas encore réussi à rester en-dessous des 15 kilos…

 

Alors oui, je voyage pour me sentir pleinement vivre et heureuse, car oui je me préoccupe tous les jours du bonheur et celle-ci reste ma plus grande quête. Si j’ai ce sentiment assez clair aujourd’hui, celui-ci est venu petit à petit en grandissant et maintenant en vieillissant (aïe), mais je sens que je continue encore d’évoluer et de changer ma vision des choses. On ne cesse jamais d’apprendre et de comprendre même encore à 30, 40 ou 50 ans, et je trouve excitante l’idée de réussir à se trouver et à devenir pleinement soi (mon deuxième grand objectif de vie)! Il est clair que cette construction personnelle est le fruit de l’éducation de mes parents et de mes expériences de vie plus jeunes, mais c’est également à force de voyager et de changer d’environnement que j’ai appris ce qui était le plus signifiant pour moi : croire en mes rêves et chercher à les réaliser, respecter et valoriser la diversité dans le monde, et accorder davantage d’importance aux expériences plutôt qu’au matériel. Je me sens aujourd’hui épanouie dans cette vision des choses et je m’en sers pour batailler contre mes vieux démons. Alors comme dirait ma maman, « merci la vie » de m’offrir tant de surprises et de bonheurs !

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Je voyage pour fuir et être libre

J’ai commencé à voyager véritablement une fois majeure, à partir du moment où je prenais seule les décisions pour trouver mon épanouissement personnel. A ce moment-là le voyage fût, il est vrai, une façon pour moi de tirer un trait avec mon passé tourmenté durant lequel j’ai subi difficilement le regard et le jugement de l’autre. Ce fut une réelle délivrance de pouvoir me retrouver dans un nouveau pays et rencontrer de nouvelles personnes qui ne savaient rien du moi d’avant et avec qui je pouvais montrer mon côté vrai, celui joyeux drôle et serein, pas celui timide et mal dans sa peau que j’ai porté trop longtemps chez moi. Le voyage m’a ainsi permis de (re)trouver ma vraie personnalité et aussi de petit à petit apprendre à l’assumer. Ainsi je ne souffrais plus de ma différence avec les autres, au contraire j'ai appris à la cultiver petit à petit pendant toutes ces années et j’en suis aujourd’hui fière, bien qu’on ne soit jamais tout à fait guéri de tout ce que l’on vit…

 

On entend souvent ce reproche de « voyager pour fuir la réalité », et je ne cacherai pas que la fuite est pour moi un précieux allié pour affronter moins durement la vie. Si je ne m’opposerai donc pas complètement à cette idée cliché, je trouve cependant que cette phrase n’est pas négative comme on le laisserait croire. En fait je la complèterais en « voyager pour fuir la réalité qui nous est imposée ». Car qui peut juger ce qu’est la réalité au fond ?

En disant cela je m’attaque inéluctablement à la quête du trio « carrière, maison, enfants » vécue par la majorité des gens et qui semble être la réalité dans notre société. Mais moi je ne vois tout simplement pas ma vie comme cela. J’ai besoin de plus d’aventure, d’imprévu, de surprises, de nouveauté et j’ai bien d’autres priorités, en tout cas au moment où je parle à l’aube de mes 30 ans ! D’autres priorités comme vivre au jour le jour sans attendre je ne sais combien d’années avant d’avoir l’impression de profiter de ma vie, tout simplement. Je sais que c’est aussi l’envie de plus en plus de gens et je me retrouve beaucoup dans certains articles de blog qui traitent de ce sujet, cela fait plaisir à lire. Loin de moi l’envie de juger ceux en quête du fameux trio, au contraire je les ai toujours admirés de pouvoir s’en contenter et d’être heureux ainsi, chose impossible pour moi qui ne réussit pas à cesser de rêver ! Je n’arrive pas à me sentir heureuse en restant ancrée dans une routine qui dure trop longtemps, peut-être parce que j’ai l’impression de passer à côté de ma vie en répétant les mêmes habitudes trop longtemps… Celle-ci est déjà bien assez courte, et comme personne ne sait encore si l’on a plusieurs vies, eh bien je préfère vivre plusieurs vies en une seule vie !

 

C’est d’ailleurs frappant de remarquer après un voyage au long cours, à quel point tout semble avoir été figé dans son lieu d’origine. On a vécu tellement de choses nouvelles et vu des milliers de paysages, rencontré plein de gens de cultures différentes, et eux pendant ce temps-là, qu’ont-ils fait de si excitant ? Tout semble tellement semblable à quand on est partis…

Heureusement tout n’est pas si noir, car à l’inverse partir et voir ailleurs me fait réaliser à quel point on a aussi des choses chouettes en France, qui viennent à nous manquer quand on est trop longtemps éloigné.

 

J’aimerais comprendre pourquoi la routine me fait si peur. Sûrement parce que j’ai compris jeune que rien n’était jamais acquis, et qu’il est incertain que j’aie toute ma vie le même partenaire, le même boulot et la même maison. Ne vivre qu’avec une seule de ces choses, quelle triste vie monotone cela ferait… Si j’ai subi un choc avec cette prise de conscience plus jeune notamment au divorce de mes parents ou encore à mes premières désillusions professionnelles, je vis depuis la routine ou le trop plein de stabilité simplement comme quelque chose que je refuse et que j’assume de refuser, car j’ai vu ce que l’inverse apportait.

Si elle me fait tant de bien quand je la retrouve au début après plusieurs mois loin de la maison, j’associe la routine rapidement et irrémédiablement à une perte de temps à l’échelle de ma vie. Comme si le fait de rester là où j’ai grandi et déjà vécu plein de belles choses m’empêchait de m’épanouir pleinement sur du long terme.

 

Je sais bien que tout est simplement question de perspective et d’état d’esprit, c’est comme si notre vision des choses changeait quand on est en voyage : à peine sorti de l’avion on se voit plus ouvert, positif, curieux, et empreint d’une énergie nouvelle qui nous pousse à nous dépasser et à se créer une vie agréable et on se sent tellement heureux d’avoir laissé derrière nous les mauvais côtés de notre existence. Mais ce n’est pas que l’herbe est plus verte ailleurs, c’est que l’on est plus objectif et humble face à ce que l’on voit et expérimente parce que c’est le début et que l’on ne connaît pas encore tous les codes de notre nouveau lieu de vie. En restant plusieurs mois ou années dans ce nouvel endroit, on développerait alors une nouvelle routine qui finirait sûrement par nous user elle aussi, nous éternels insatisfaits…

J’aimerais tellement réussir à appliquer à la lettre le fameux dicton « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à voir avec de nouveaux yeux », je l’ai déjà testé dans mon environnement familier et il est vrai que l’on peut totalement changer de perspective sur la notion de « routine » rien qu’en changeant son regard sur ce qui nous entoure. Le truc, c’est vraiment de réussir à garder son regard d’enfant en toute circonstance, et laisser en éveil sa capacité d’émerveillement face à tout ce qui nous entoure, peu importe si c’est la première ou la dixième fois qu’une image passe devant nos yeux. Mais plus j’y réfléchis et plus je me dis que je dois simplement avoir besoin de nouveauté à intervalles réguliers et ce, peu importe où je me trouve…

 

Qu’est-ce que je fuis d’autre ? Les fantômes de mon passé au début oui, la routine assurément, mais j’ai également besoin de fuir la ville, avec ses technologies, ses informations en masse, son monde qui tourne en accéléré… J’ai irrémédiablement besoin de retrouver la nature et le calme pour prendre le temps de me recentrer sur ce que ressentent mon corps et mon esprit. Le temps d’un week-end ou d’un long périple, je privilégie toujours les coins de nature où je peux randonner ou profiter d’un cocon de tranquillité. Cela me donne le temps de me ressourcer, même si je reste rarement longtemps en place à cause de ma curiosité débordante qui elle veut découvrir les lieux !

Aussi, c’est comme si je tentais d’arrêter un peu le temps et donc l’inévitable vieillissement. Je tiens à garder mon esprit jeune, émerveillé, fou. Depuis une magnifique rencontre lors de mon voyage au Canada, j’ai compris ce que voulait dire garder son cœur d’enfant, j’ai eu 6 mois pour le vivre dans toute sa splendeur et je tiens à le garder toujours intact depuis (ça a marché jusqu’à ce jour !).

 

Alors oui c’est vrai, je voyage pour fuir la réalité et vivre pleinement la liberté ! J’ai compris au fils des années que la liberté, cette valeur même prônée par mon pays, était pour moi aussi fondamentale et je ne saurais m’en priver…

Mais en fait, en quoi fuir serait une honte ? Au contraire je pense que cela fait preuve d’une grande force d’avoir le courage de dire non à ce que la vie nous impose et de vouloir prendre les rênes de son existence. Car loin d’être facile, se retrouver dans un pays différent à la culture et aux habitudes étrangères demande une grande capacité d’adaptation et beaucoup d'énergie et de volonté. Surtout au début, après comme pour tout on devient plus confiant et on en profite pleinement J Fuir ou voyager dans un lieu inconnu permet de prendre du recul sur les problèmes qui nous affligent dans notre quotidien, se poser des questions, comprendre et finir par grandir.

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